La plante médicinale

1 février 2010

Le tabac a été longuement utilisé comme simple plante d’ornement à la cour espagnole et portugaise. Jean Nicot est l’un des premiers « pratiquant » du tabac et avance en premier lieu l’argument médical de la plante, ce qui introduira le tabac en France.

• Aux alentours de 1555, Jean Nicot envoie une lettre au cardinal de Lorraine dans laquelle il expose l’argument médical de la plante :

 

« J’ai recouvré d’une herbe d’Inde merveilleuse et expérimentée propriété contre le Noli me tangere, et lez fistules déplorées comme irrémédiables par les médecins, et de prompt et singulier remède aux nauséz. Si tost quelle aura donné sa greine j’en envoyeray à un jardnier à Marmoustier, et de la plante mesme dedans un baril, avec une instruction pour la replanter et entretenir, tout ainsi qu’ay faict pour les orengiers. »

 

 

La plante était à l’époque perçue comme « merveilleuse » et guérisseuse. Ses vertus médicales permettent son expansion dans toute l’Europe.

Ainsi, Nicot envoie aussi cette plante à Catherine de Médicis afin de calmer ses terribles migraines et celles de son fils François II. Le traitement est un succès, le tabac devient alors « l’herbe à la Reine ».

 

Les indications des vertus médicales du tabac se multiplient au cours du  XVIe siècle, de nombreux médecins et écrivains exposent leurs points de vue :

 

 

• Jacques Gohory (1520-1576), médecin français relate les effets du tabac dans son livre Introduction sur l’herbe petum ditte en France de la Royne ou Médicée et sur la racine mechiocan, 1572 :

 

« contre la peste […] contre-poison […] contre morsure de chien enragé […] contre le sang caillé […] contre la toux et autres maladies froides […] Elle fortifie l’estomac et cause bonne haleine »

 

 

Le tabac est vu comme miraculeux, il ne produit que des effets positifs.

 

 

• Le seigneur Jean Royer de Prade (1624-1685), écrivain, écrit sous le pseudonyme de E.Baillard et décrit la plante comme un « riche trésor », « un miracle ». Son ouvrage, Discours du tabac où il est traité particulièrement du tabac en poudre avec des raisonnements physiques sur les vertus et sur les effets de cette plante, et de ses divers usages dans la médecine, 1668, est considéré comme le meilleur ouvrage de défense des vertus médicinales du tabac.

 

 

•  « Certaines personnes croyent qu’elle (l’herbe sainte) rend ceux qui en usent avec discrétion sains et purs ».

 

C. Brunet prouve dans son livre, Le bon usage du tabac en poudre, 1700, que le fumeur renvoie une image favorable. Le tabac purifie ceux qui le consomment.

 

L’image du fumeur découle évidement de celle du tabac. A son arrivée en Europe, le tabac est considéré comme un produit magique ayant un grand nombre de propriétés médicinales. Les hommes sont émerveillés par cette plante. Par la suite, on découvre que cette mystérieuse plante procure aussi un plaisir ainsi qu’une largeur d’esprit.